♥ Besoin de Parler ♥

Bon alors voilà, j'ai vue que cette section était ouverte aux problèmes IRL et... Je dois dire que malgré que je ris toujours, j'en ai gros sur le cœur. Donc, j'ai besoin de parler et de m'extérioriser, pour pouvoir repartir avec ma joie habituelle sur le forum.

Je vais vous parler de ma vie, depuis toute petite puisque oui, toute petite j'avais déjà de graves problèmes. Donc si vous n'êtes pas intéressés, passez votre chemin. Je ne cherche pas à être lue, ce n'est pas une histoire, c'est mon passé, j'ai juste vraiment besoin de parler, puisque dans mon entourage, je n'ai personne de "neutre" à qui je peux tout dire. Donc voilà.

Ah et je préviens l'usage de langage grossier.


Pour commencer, je vous met dans la situation. Ma mère, 20 ans quand elle m'a eu, était avec mon père, je sais pas quel âge et je m'en fou en fait de lui. Mon père, deux-trois ans après ma naissance, largue ma mère. Ma mère avec de faibles revenus, lui demande de prendre ma garde, ce dernier refuse, et nous laisse toutes les deux dans la merde. Du coup, je vis avec ma mère dans un petit appartement, McDo presque tout les repas faute d'argent, allant un weekend sur deux chez mon père qui lui refait sa vie tranquillement, avec une autre femme qu'il me présente. A l'époque je ne me rendais pas compte.

Mais elle faisait des choses que je trouves inacceptable maintenant. Genre un jour, je devais avoir 5 ans environ, en vacances au Baléares (je sais pas comment ça s'écrit et je m'en fiche), ont va manger au restaurant. Elle me commande des légumes verts tout en sachant que je déteste ça. je refuse de manger évidemment, chez ma mère, j'étais habituée à manger ce que je voulais au restaurant. Devant tout le monde, je m'en souviendrais toujours, elle m'a mit une énorme fessée (techniquement une belle mère n'a aucun droits de faire ça sur une fille qui n'est pas la sienne) et m'a traînée dans ma chambre où elle m'a enfermée et laissée sans manger jusqu'au lendemain.

Bref. Du côté de ma mère, les choses ce passent moins bien que pour mon père retombé amoureux. Elle, est tombée amoureuse de la mauvaise personne. Un fumeur de shit, avec un bon casier judiciaire. Il nous frappait toutes les deux, et ma mère ne pouvait rien faire car il nous menaçait sans cesse. Heureusement, mes grands parents durant cette période m'ont prise chez eux et m'ont élevée. Moi, je n'avais aucune idée de ce qui arrivait à ma mère durant ce temps là, et je ne le sais toujours pas. Du coup, je dois mon éducation et mon école maternelle (du moins la première année) à mes grand parents et ma tante qui vivait chez eux à l'époque. Je suis très très proche d'eux trois.

Bref. Un jour, ma mère vient me voir comme assez régulièrement chez mes grands parents, dans un mauvais état, et mon grand père qui n'en pouvait plus de la voir comme ça, va chez les flics avec elle. Le mec est arrêté, il avait déjà un casier judiciaire donc voilà. A partir de là, une vie normale m'a été offerte. Le temps que ma mère se remette, le juge m'a confiée à mon père et ma belle mère. J'aurais jamais cru que cela me marque autant, je déteste leur mode de vie. Vous voyez, chez ma mère j'ai toujours eu beaucoup d'amour, d'attention, ont rigolais, ont manger ce qu'on voulait quand ont voulait, et ont était libre d'être soit même. Pareille chez mes grands parents. Quand il a fallu que je m'adapte aux règles de ma belle mère, ce fût compliqué.

Du côté de mon père, si vous voulez, ce sont des gros richous, qui gagnent super bien leur vie mais qui sont jamais là pour la vie de famille, donc j'étais toujours chez ces gens "Pierrot et Ginette" de la famille de ma belle mère, qui sont super gentils et que je considère encore maintenant comme des grands parents. Bref, leur mode de vie était bien différent du miens. Il ne faut pas parler à table, par manger hors des repas, toujours racheter des vêtements parce que ceux de chez ma mère "puait le tabac", et je me prenais toujours des critiques. J'étais petite, je ne m'en rendais pas compte, mais en grandissant, j'ai finis par les repérer. La seule chose qui m'enthousiasmait chez mon père, c'était le chien de ma belle mère, une adorable Boxer, Tequila. On s'entendait très bien, et je l'adorais. J'ai passé une grande partie de mon enfance chez eux tranquillement, à grandir sans être réellement moi même puisque je me fixer à leurs règles. Ma petite sœur, Lina, est née, et ma belle mère s'est un tout petit peu radoucit : au moins je prenais plus de fessées pour rien.  

Un jour, mes grands parents sont venus chez eux, et ils ont pas appréciés ce qu'on fait mon père et ma belle mère. Sachez que je ne suis pas fille de la nature, j'avais la phobie des insectes, et je n'avais aucune amie dans le quartier. Alors qu'il y avait mes grands parents que j'adorais, ils m'ont dit d'aller jouer dehors pour que je leur fiche la paix. J'étais là à pleurer parce qu'en été il y avait pleins de guêpes et que j'ai la phobie de ça, et ils m'ont ignorée. Heureusement que Tequila était avec moi pour jouer ce jour là. Mes grand parents, eux, étaient outrés. Parce que comme m'a dis ma grand mère récemment, à leurs yeux, c'est comme si il me traitaient comme un chien. Du coup, en CE2, ma mère à fait appel au juge, à ma demande, et je suis retournée vivre chez elle. J'ai fait mon CE2 dans une superbe petite école. Au début d'année, nous vivions chez son copain, sauf qu'un jour, il l'a trompée et elle l'a mal pris. Je vous le raconte, car c'est assez drôle et je m'en souviendrais toute ma vie !

Le lendemain matin qu'elle l'ait apprit, il travaillait, c'était un samedi. Du coup, toutes les deux, nous nous sommes vengées. Nous avons lancer ses assiettes par la fenêtre de l'étage, fais des trous dans ses vêtements, mis des glaçons dans ses poches et ses chaussures, crachées dans sa quiche lorraine, et, attention, ma mère à même pissée sur sa brosse à dent. XD
Du coup, après, nous sommes parties. En milieu d'année de CM2 nous vivions du coup toutes les deux dans un petit appartement.

Comme j'habitais pas très loin de la maison d'une autre grand mère, de son copain, et de la fille de ma grand mère, ma tante, avec qui j'ai 8 ans d'écart. Seulement le problème, c'est que ma grand mère et son copain buvaient, et s'engueulaient. Un soir, en plein milieu de la nuit, ma tante et moi avons été mise dehors, avec juste une couverture. Pour ne pas que j'ais peur car j'étais tout de même jeune, elle m'avait emmenée faire le tour d'une rue, avec la couverture sur nous pour pas avoir froid, en me racontant que c'était la rue des contes de fée, que blanche neige, cendrillon et toutes les autres vivaient là. Gwen, ma tante donc, a toujours prit soin de moi. Nous sommes toutes les deux assez proches.

A la maison, j'étais souvent toute seule parce que ma mère travaillait de nuit et qu'elle n'avait pas l'argent pour payer tout le temps une nourrice. J'en ai eu une une fois, mais le soir où elle m'a ramenée à minuit au boulot à ma mère qui travaillait plus tard que prévu, sous prétexte que son copain l'attendait, je n'en ai plus jamais eu. Du coup, déjà très tôt j'étais autonome, habituée à manger seule, devant la télé, et à veiller jusque parfois 01 h / 02 h du matin devant Gulli, attendant ma mère.

En plus, à l'école j'avais une amie super gentille, mais que personne n'appréciait, du coup étant son amie, et la défendant puisqu'elle était timide, nous nous sommes toujours faites charrier, insulter, ou cible de moqueries diverses. Mais bon, ça, je le supportait. En CM1, j'ai changé de nouveau d'école puisque ma mère et moi on déménageait. Ont à fait, quand je compte, tout en restant dans la même ville, à peu près 6/7 fois, donc j'étais habituée, mais changer d'école et laisser mon amie seule m'avait vraiment fait mal. Enfin bon. Ma nouvelle école était génial, je n'en ai que des bons souvenirs, j'adorais les professeurs (oui j'étais la chouchoute qui ramenais des chocolats au profs après chaque vacances (idée de ma mère, du coup, je pensais qu'elle était amoureuse du directeur qui était le professeur de CM2)) et j'avais de bons amis. Un nouveau problème venait maintenant, en plus de la solitude que je commençais à ressentir à force d'être seule tout les soirs, : Les beaux-pères.

Je dis les, car en CM1, elle est tombée amoureuse d'un homme. Elle l'a largué au bout d'un ans, est retombée amoureuse d'un autre homme, Jc (comme ont l’appelait toujours), et est restée avec lui longtemps. Seulement c'était toujours pareil : Disputes, disputes, disputes. Du coup, courant CM2, nous avons emménagées dans son appartement, nous dormions tout les trois dans une chambre, moi sur un matelas par terre, dans le coin entre l'armoire et leur lit. Il n'y avait pas d'autre place pour moi. Ce petit coin à moi, je me souviens y avoir passé énormément de temps. Pourquoi ? Pour fuir les cris des disputes, et les coups dans le mur. Heureusement, bien qu'il y avait quelques altercations physique, ma mère ne c'est jamais fait battre par lui. Cependant je vivais dans les cris, les insultes, et les "Viens, fais ta valise ont s'en va." de ma mère, qui n'aboutissaient jamais. A chaque fois, je faisais ma valise en me demandant ce qui allait ce passer cette fois. Et finalement, cela finissait souvent que ma mère partait boire un verre, et que Jc sortait lui aussi au casino pour ce détendre. Dans ses moments là, ma mère appelait Gwen, et ma tante était toujours là pour venir me rassurer et me rendre le sourire. Elle parvenait toujours à me faire oublier ce qui arrivait, ont dansait et chantait toutes les deux la musique d'Alpha et Oméga en imitant les loups, ont faisait des Just dance, elle cultivait les boulettes, comme mettre les pâtes à côté de la poubelle, et cela suffisait toujours à me rendre le sourire.

Ensuite, la situation s'est calmée. Nous avons déménagé moi, ma mère, et Jc dans une maison, suite à la naissance de ma deuxième petite soeur, Selena, dans une petite maison de la campagne non loin du travail à ma mère et mon beau père. Ensuite, tout s'est merveilleusement bien passé. J'allais souvent chez mes grands parents et chez ma tante, un week-end sur deux chez mon père et ma belle mère où je passais du temps avec Lina qui grandissait et Tequila, tout ce passait super bien au collège. J'ai une meilleure amie que j'adore, d'autres amies que j'adore également, j'aime bien mes profs, ils sont tous sympas, et j'ai notes plutôt bonnes. Jc et ma mère s'engueulent encore, mais beaucoup moins souvent, surtout grâce à Selena. Seulement, tout à basculer l'année dernière, en 4ème. Mon premier trimestre c'est bien passé, j'avais des bonnes notes. Puis au deuxième, tout à chuté. Catastrophique. Je n'apprenais plus mes cours, je n'écoutais plus, je n'arrivais plus à dormir du tout, et je faisais des malaises assez souvent.

Pourquoi ? Parce que la vie à la maison avait totalement changée. Jc et ma mère étaient séparés désormais, une semaine sur deux ma mère et moi avions Selena, nous avons gardé la maison. Un soir, je fût prévenue par mon père que Tequila, cette chienne adorable avec qui j'avais tant de bons souvenirs, était morte. J'ai beaucoup pleuré ce soir là, et là à commencer une série d’événements. Mon père et ma belle mère ont commencés à entreprendre de me récupérer chez eux. Seulement moi, je ne voulais pas. Pourquoi, tandis que ma mère était très limitée niveau budget et qu'on galérait chaque mois, je ne voulais pas aller chez mon richou de père ? Pour des tas de raisons différentes. Déjà, ma belle mère avec qui les relations devenait plus proches, elle me considérait comme sa fille et j'avais réussit à me rapprocher d'elle, seulement elle utilisait ça contre moi pour me "forcer" à revenir chez eux. En plus, je me prenais toujours des réflexions pas possibles. Du genre "Quand t'arrêtes de te ronger les ongles ?!" sans même essayer de comprendre pourquoi. "Si tu vivais chez nous, je peux te dire que tu serais pas en si mauvais état.". Ou les pires, celles qui parlaient de la situation financière de ma mère. Mon père misait sur le côté j'ai de l'argent je peux tout t'acheter pour que tu reviennes, et un jour, m'a sortit "Tu vois, nous, ont auraient l'argent pour t'emmener en voyage !". Ou bien un jour à noël je montrait à ma belle mère ce que je voulais pour noël. Seulement voyez-vous, avec ma mère et ses difficultés financières, je suis habituée à faire attention au prix. Et bien figurez vous que ma belle mère, dans le leclerc, m'a engueulée devant tout le monde parce que je faisais attention à ce que le prix ne soit pas trop élevé. Oui,oui, je vous assure.

Bref. Je ne voulais pas aller chez eux, surtout que cela me ferait changer de collèges, d'amies, de profs, et de repères, l'année du brevet, je n'en avait vraiment pas envie, surtout que je sais comment sont les collèges là où habite mon père, ce sont des collèges de riches où si tu n'es pas comme eux ou que tu es jugé trop différente, tu te retrouve seule à subir des brimades. Je ne voulais pas aller là-bas. Du coup, je leur ait dit "Je vais réfléchir." Seulement eux, ont compris un oui définitif. Ils avaient tout programmés, et tout, seulement au bout d'un moment je me suis énervé et leur ait clairement dit que non, je ne voulais pas aller chez eux. Du coup, ils l'ont mal pris, et ma belle mère a commencée à s'énerver. Un jour, je me suis excusée par sms pour si j'avais pu lui faire de la peine. Elle m'a carrément répondue, et je cite car j'ai encore la capture d'écran : "Je m'en fiche honnêtement, je ne te considère plus comme quelqu'un de ma famille, et je préfère régler cela en face à face.". Evidemment, je peux vous assurer que j'ai beaucoup pleurée suite à ce message.

J'étais triste d'avoir tout foiré, d'avoir gâché la relation que j'avais réussis à rendre stable avec elle, d'avoir gâché tout ce que j'avais durant si longtemps galéré à faire pour obtenir enfin une période de paix dans ma vie. Je m'en suis longtemps voulue, je culpabilisait et pensait que c'était ma faute. En fait, j'en était convaincue. Je peux vous dire que si je n'avais pas trop peur de la douleur, j'aurais depuis longtemps fait l'expérience de la scarification. Sans compter que je n'avais personne pour me soutenir car ma mère travaillait la plupart du temps, j'étais souvent toute seule et quand elle rentrait, elle s'occupait de Selena, et mes amis, à part ma meilleure, s'en fichaient un peu, tout ce qu'elles voyait c'était que je cassait l'ambiance. Et puis, en fait, elle ne s'en doutaient pas vraiment car, je suis le genre de fille à toujours sourire, toujours rire et toujours faire rire, avec mes blagues salaces, ma bonne humeur, ou mon humour auto-dérisoire. Ce qui fais que je parle presque jamais de mes problèmes au collège. Du coup, j'étais vraiment seule, à me noyer dans ma peine et ma culpabilité.

Je n'avais plus envie de rien, je mangeais moins, je n'apprenais plus mes cours et avait des notes de merdes, je devenais de plus en plus différente et susceptible à la maison, et surtout, je n'allais plus chez mon père. Je suis rester au moins 10 mois sans le voir, pourquoi ? Parce que j'avais peur, peur de ce que dirait ma belle mère, de son attitude, de mon père, et de la réaction de Pierrot et Ginette qui était des personnes que j'aimais bien, mais dont j'étais persuadée ma belle mère les avaient ligués contre moi. Et pour ne rien arranger, la situation chez moi était de pire en pire. Ma mère, n'était plus celle que j'avais connue. Elle ne me donnait plus aucun amour, s'occupait principalement de ma petite sœur qui faisaient des crises impossibles (sachant que ma mère n'est pas du tout patiente je vivait toujours dans les cris), et surtout, nous ne nous parlions plus. Je ne savais plus comment passer du temps avec elle, ni comment lui parler. Avec ma petite sueur, nous n'avions aucuns moments toutes les deux, et notre relation mère/fille était totalement brisée. Tout cela s'était accumulé et il ne ce passait pas une semaine sans que je pleure au moins une fois dans la semaine. L'accumulation de toutes ses choses était simplement invivable.

Heureusement, mes grand parents étaient là. Etant au courant de tout, puisque je leur dit pratiquement tout, ils ont téléphoné à la CPE de mon collège qui m'a prise en charge avec l'infirmière. J'avais déjà été plusieurs fois à l'infirmerie, et j'avais loupé une fois toute une semaine de cours parce que je ne pouvais pas me lever, faisant des malaises. Mais l'infirmière n'avait aucun moyen de savoir que c'était dû au stress. Lorsque j'ai tout raconté à la CPE, je n'ai pas pleuré, ça m'a énormément soulagée de pouvoir parler à quelqu'un de neutre qui m'écoute. Je me suis tout de suite bien entendue avec elles, elles étaient les premières à vraiment ce soucier de ce que je pouvait ressentir. Je me souviens avoir raté toute une après midi de cours à répondre à leurs questions.

Pour arranger les choses, la CPE et l'infirmière ont déjà convoquées ma mère, pour faire un point avec elle. Ma mère ne m'a pas dit ce qu'elles avaient dit dans le bureau, mais quand je l'ai rejoint, elle avait l'air d'avoir beaucoup pleurée, et d'avoir compris le message que j'essayais sans cesse de lui faire passer. Les jours suivants, nous sommes sorties toutes les deux, et nous discutions de nouveaux, c'était déjà une grande avancée pour moi. Seulement ensuite, autre chose allez venir, et ça, je ne m'y attendais pas.
Le rendez vous avec mon père. Je ne m'y attendais pas car je ne pensais pas qu'il fasse une heure de route juste pour deux trois heures de rendez-vous avec la CPE et l'infirmière. Pourtant si. Et là ce fût le drame. Elles ont d'abord parlées avec lui, puis m'ont invitées à les rejoindre. Au début tout allait bien, et le sujet de ma belle mère est venue. Je n'ai pas pu m'en empêcher, pour la première fois, la CPE et l'infirmière m'ont vue éclater en larmes. Le fait de parler de ce qui me bloquait tant, avec mon père à côté, je ne pouvais juste pas retenir mes larmes. J'avais tant culpabilisée à ce propos, d'avoir gâché la relation que j'avais mis tant de temps à obtenir avec elle. Du coup, je me suis calmée, ont à parlé, et il a dit qu'il essaierait de lui parler quand il rentrerait. Ensuite, la CPE et l'Infirmière sont sortis pour nous laisser un peu de temps tout les deux. Et là j'ai vraiment été surprise. Pour la première fois de ma vie, je voyais mon père pleurer. Ca me faisait mal de le voir comme ça et je me suis sentie égoïste parce que je savais bien que pour lui aussi cela devait être dur. D'ailleurs au moment où j'écris ça, je suis en train de pleurer. Je m'étais si souvent dis que ça aurait été mieux si je n'étais jamais née, que si je n'étais pas là, personne n'aurait eu à souffrir ou à être triste. Que de le voir pleurer, là, ça m'a achevée, et j'ai fondue en larmes dans ses bras.

Quand je suis ressortie, le self était fermé et je n'avais pas mangé, du coup j'ai eu droit à un repas privilégié dans la salle des profs avec la CPE. J'avais vraiment pas faim avec tout ça, mais il fallait que je mange quand même. Après cela, avec de nombreuses difficultés, encore maintenant, cela s'est arrangé un peu avec ma belle mère, et je retourne chez mon père. Quoi que quand j'y vais je me ronge encore plus les ongles, je n'ai plus faim, et j'ai mal au ventre. Cela avait finit par s'arranger, fin 4ème, je commençais à remonter ma moyenne, je reprenais mes cours sérieusement, et mes malaises étaient un peu plus rares. Je pensais pouvoir être enfin tranquille. Mais non.

En ce moment même, début de troisième, ma mère sort avec un homme (Stefan), que je n'ai jamais vu autrement qu'en photo. Lorsque nous n'avons pas ma petite sœur, elle passe son temps chez lui, ce qui fait que je suis toute seule. La plupart des ados ce disent que c'est cool d'être mais croyais moi, non. Parce que ma mère à écouter les conseils de la Cpe, mais seulement 3-4 mois. Après c'était oublié. Maintenant, j'ai un autre problème, que j'ai de plus en plus de mal à supporter. Ma mère te moi avons inversés les rôles. Et je le remarque à table, lorsque nous mangeons, et qu'elle est sur facebook en train de parler à Stefan. Parfois, ma petite soeur lui demande quelque chose, genre aller au toilette, et ma mère ne l'entend même pas, plongée dans son téléphone malgré qu'on mange, c'est à moi d'emmener Selena aux toilette, à moi de faire la vaisselle, à manger, le ménage, le rangement, à moi de garder Selena quand il y a besoin, et pourtant, c'est encore et toujours moi qui me fais engueuler quand quelque chose est mal fait. Je n'ai jamais une compliment pour les choses que je fais comme il faut, mais toujours des critiques pour ce que je fais mal.

Et quand je dis que nous avons inversées les rôles, je le pense vraiment. Nous ne nous parlons plus. Le seul sujet de discussion entre nous, c'est Stefan. le mec, je connais toute sa vie, mais je ne l'ai jamais vu. Elle agit comme une ado de 14 ans amoureuse de son gars, mais elle ne comprend pas que moi je me fiche totalement qu'il lui ait préparé un repas vendredi soir ! Et c'est cela tout les soirs. Je lui parle, elle ne m'entend pas sur son téléphone. Parfois j'essais de lui faire comprendre en parlant, puis en attendant sa réponse en la fixant, mais la encore, aucune réaction, elle ne me vois pas. C'est moi qui m'occupe de Selena et qui gère son éducation, je fais les tâches ménagères, je travaille à l'école, pendant que ma mère surf sur facebook, sors avec son copain, et me laisse toute seule durant toute une semaine nuit comprises, parfois sans même ce soucier de si j'ai à manger ou pas, parfois en semaine de cours, pour aller en boite de nuit avec Stefan. Vous ne pouvez pas savoir comme la situation peux jouer sur mes nerfs. parfois je monte dans ma chambre te je craque, je me met à pleurer à bout de nerfs, parce qu'après tout cela, elle trouve encore le moyen de me sortir "Oui mais avec toi ont peux pas parler, tu es toujours sur ton téléphone !", alors qu'elle est bien pire que moi.

En plus, elle ne m'écoute pas quand j'essais de lui parler. J'ai l'impression d'être invisible. D'être un peu comme une domestique. La dernière fois, je n'arrêtais pas de lui dire "Tu fume plus qu'avant, dans la maison en plus, c'est pas bien ont va tomber malade". Elle ne m'écoutait pas. Ma petite sœur à eut une infection pulmonaires. J'essais parfois de lui raconter mes journées d'école, elle ne m'écoute pas. Elle n'était même pas là le soir de mon anniversaire, non, elle était chez Stefan. Entre mon père qui ne m'offre pas de cadeau d'anniversaire et qui ne me le souhaite même pas, et ma mère qui me laisse toute seule toute la nuit de mon anniversaire pour ne rentrer que deux jours plus tard, je ne vous dis pas comme j'ai pu me sentir très délaissée le soir de mon anniversaire cette année.

J'ai l'impression d'être transparente. Ou plutôt, de n'être qu'une marionnette, qu'ils utilisent quand ils en ont besoin avant de la jeter dés l'utilisation faite. Et j'en ai assez d'être considérée comme un objet. Des fois, quand je suis seule comme ce soir, je repense à tout ce que j'ai pu vivre, je pense aux familles de mes amies, et je me demande pourquoi je ne peux pas avoir une telle vie moi aussi ? Je les entend toutes ce plaindre que leur parents les privent de téléphone et qu'elles font limite une dépression, mais dans ce cas, que devrais-je dire, moi qui suis privée de parents ?

Je vous en parle ce soir parce que j'ai vraiment besoin d'extérioriser car je crois vraiment que porter tout cela sur mes épaules est de plus en plus difficile au fur et à mesure que le temps, je parviens de moins en moins à rester debout ou à me relever. Si vous saviez, j'aimerais tellement quelqu'un, n'importe qui, qui me prenne dans ces bras, avec qui je pourrais pleurer et libérer vraiment ce que je ressens, plutôt que de pleurer seule dans ma chambre avec ma musique triste.


Je dis bravo à ceux qui auront eu le courage de lire jusqu'ici. J'en rajouterais peut être au fur et à mesure que de nouvelles choses arrivent, pour l'instant, cela s'arrête ici, j'ai dis le plus important, même si j'ai oublié de dire des tas de choses volontairement bien sur. Je vous le dis, je pleure de plus en plus, et je n'aime vraiment pas ça. En ce moment, chez moi, j'ai de plus en plus de mal à garder mon calme avec ma mère, ma sœur qui fait ses crises, et tout les autres problèmes que j'ai pu oublier de mentionner.